Stephen Poloz pense que le Canada peut pallier les pénuries de main-d’œuvre et la stagnation du huard – voici comment – Financial Post

Stephen Poloz

Le 23 novembre 2022

Dans sa lutte pour modérer l’inflation, la Banque du Canada se trouve en présence de deux facteurs majeurs qui compliquent les choses : un resserrement du marché du travail qui accroît la pression sur les salaires et la faiblesse du dollar canadien, maintenant lié de manière ténue aux prix du pétrole, qui fait monter le coût des importations. Le gouvernement fédéral, visant à aider les sociétés à pourvoir des postes vacants et à stimuler la croissance économique, a annoncé dernièrement une cible de 1,4 million d’immigrants en quelques années. Cependant, Stephen Poloz, le conseiller spécial d’Osler et ancien gouverneur de la Banque du Canada dit au Financial Post que de telles mesures doivent être jumelées à des précisions sur le processus d’immigration et l’avenir des politiques de carboneutralité afin de produire l’effet voulu.

Alors que d’autres pays se disputent aussi les immigrants qualifiés pour pallier leurs propres pénuries de travailleurs, monsieur Poloz indique que le coût de la vie élevé du Canada et l’insuffisance du financement des programmes d’études postsecondaires sont deux failles du système actuel.

« Nous avons encore besoin de nous organiser et de nous assurer que les processus sont ouverts et simples, et non pénibles; il faut les améliorer », affirme monsieur Poloz. « Comment une société peut-elle se développer si elle est incapable de trouver des travailleurs? »

La cible d’immigration ambitieuse du gouvernement ne garantit pas non plus que nous attirerons ces travailleurs vers les emplois offerts.

« C’est intéressant en théorie, dit monsieur Poloz. Mais quels dangers guettent la cible? En ce moment, le Canada se forge rapidement la réputation d’un endroit où il coûte très, très cher de s’établir, et donc je pense que c’est inquiétant.

Si les sociétés ne sont pas capables de trouver des travailleurs, elles n’investiront pas. »

Il est également possible de ramener les investisseurs dans le secteur canadien de l’énergie si nous montrons clairement les jalons sur le chemin de la carboneutralité d’ici 2050.

« Je pense simplement qu’il faut le faire bien comprendre pour aider à rétablir la relation normale entre le huard et le secteur de l’énergie, propose monsieur Poloz. En ce moment, il y a trop d’incertitude pour y arriver (rétablir la relation). »

Même si le secteur se tourne vers des sources renouvelables au cours des prochaines décennies, les carburants fossiles peuvent aider à assurer la sécurité énergétique dans l’intervalle; les pétrolières ont un rôle à jouer pendant cette transition.

« Ça ne revient pas à dire “laissez ça dans le sol”, ajoute-t-il. La différence est vraiment importante. »

Vous pouvez lire dans son intégralité l’article intitulé « Stephen Poloz pense que le Canada peut pallier les pénuries de main-d’œuvre et la stagnation du huard – voici comment » dans le site Web du Financial Post.