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PDAC 2018 : le secteur minier reprend le collier

Auteur(s) : James R. Brown, Alan Hutchison

Le 8 mars 2018

Bien que le colloque de la PDAC 2018 ne puisse rivaliser avec celui de 2011 (où il semblait que le mot d’ordre était « fusion » ou « acquisition ferme »), à notre avis, on peut résumer le colloque de 2018 comme étant l’année où le secteur minier a repris le collier, avec une approche plus centrée sur les affaires que nous ne l’avons vu ces dernières années. Il y a encore eu de nombreux cocktails et dîners (la réception d’Osler a remporté beaucoup de succès et a été très courue, même si la nourriture de Canoe explique en partie sa popularité), mais il en est sorti de sérieuses discussions sur des projets et des marchés tout au long de la semaine. 

Conclusion de marchés

Prévoir le regroupement du secteur minier a été particulièrement difficile, car un certain nombre d’entre nous avaient prédit d’importants regroupements au moyen de fusions et d’acquisitions au cours des quatre dernières années, sans que les niveaux d’activité atteignent les résultats escomptés. Cependant, au risque d’un investissement hors du cours, il semble que le secteur minier soit prêt pour un regroupement. Les grandes et moyennes sociétés minières examinent les projets de pipelines pour maintenir les réserves minérales et elles constatent les écarts croissants de la valeur marchande entre les grandes et les petites sociétés. L’inégalité des règles du jeu quant aux possibilités de financement des petites sociétés d’exploration donne lieu à des discussions sur les fusions et les acquisitions dans ce domaine aussi. Toutefois, une grande prudence reste de mise pendant que les parties évaluent si ce genre d’opérations pourrait être financé et être rentable pour leurs actionnaires. Il se pourrait que nous fassions le même commentaire lors de PDAC 2019.

À court terme, il serait plus facile de faire des prédictions sur les opérations relatives aux biens immobiliers. L’acquisition de propriétés et les structures fondées sur les options et les coentreprises ont connu une forte activité au cours des derniers mois, et semblent avoir été un important point de discussion au sein de la PDAC. Fait intéressant, les producteurs des grandes et moyennes sociétés ont été particulièrement actifs, et ont financé l’exploration au moyen d’alliances stratégiques, de programmes génératifs et d’investissements initiaux. Il ne fait aucun doute que cela découle de la faiblesse continue des marchés financiers du secteur minier, qui se sont montrés très sélectifs en matière de projets, d’équipes de direction et de sociétés dans lesquelles ils sont prêts à investir. Même si la diffusion, les redevances, les investissements en capital privé et la réalisation de PAP dans le secteur minier en 2017 ont reçu beaucoup d’attention au colloque de la PDAC, il persistait un certain pessimisme quant à la capacité des petites sociétés minières et des projets d’exploration d’obtenir du capital clé. De plus, le passage du capital de risque du secteur minier au cannabis et à la cryptomonnaie a fait l’objet de nombreuses discussions.

Nouvelles entreprises

Malgré les défis courants sur le marché, un certain nombre d’entreprises voient le jour en ce moment, et dans plusieurs d’entre elles, on songe à des PAPE et à des opérations visant l’inscription en bourse. Cela pourrait être de bon augure pour le retour de certains capitaux dans le secteur minier, car on remarque dans ces nouvelles entreprises une tendance à faire appel à des équipes de direction expérimentées et couronnées de succès et à des bailleurs de fonds du type et de l’envergure permettant de réunir les fonds nécessaires. L’un des aspects les plus intéressants de ces nouvelles entreprises est la priorité qu’elles accordent à la structure du capital, pratiquement dès la date de leur création. Il est révolu le temps où un bon projet était considéré comme pouvant surmonter une structure du capital qui n’est pas optimale, et l’ensemble du secteur semble déterminé à redonner de la valeur aux actionnaires.

Il convient de surveiller ce qui se produira sur le plan de la gouvernance. Même si la gouvernance d’entreprise a été le centre d’intérêt d’organismes de réglementation et d’investisseurs institutionnels, la plupart des petites sociétés qui ont réussi sur ce marché ont adopté une approche allégée des équipes de direction et des conseils d’administration, ce qui signifie que l’augmentation de la diversité n’était pas une priorité immédiate. Au fil de la croissance et de l’évolution de ces entreprises, il sera intéressant d’observer ce secteur. 

Les métaux pour batteries

Quelqu’un aurait-il un projet relatif au cobalt ou au lithium (ou un projet qui pourrait être renommé comme tel)? Les métaux pour batteries sont toujours « au goût du jour » et sont le point de mire des sociétés d’exploration et des investisseurs. Ce sujet a fait couler beaucoup d’encre, mais il est intéressant de constater que le marché continue d’évoluer, ce qui donne à penser qu’il ne s’agirait pas que d’une mode passagère. Plus particulièrement, il sera intéressant de voir si les projets portant sur le cuivre profitent de la thèse relative aux métaux pour batteries, étant donné que l’on prévoit que l’utilisation du cuivre augmentera considérablement dans un monde alimenté par les batteries et l’électricité. 

Résumé

Il est encourageant de voir l’optimisme regagner le secteur minier après des années difficiles. Même s’il est vrai que ce secteur tirerait profit d’une importante découverte, il est de bon augure que les budgets d’exploration recommencent à augmenter et que les géologues se remettent à faire ce qu’ils font le mieux.