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PDAC 2019 : De nombreux sujets à aborder

Auteur(s) : James R. Brown, Alan Hutchison

Le 8 mars 2019

Dans notre résumé du colloque de la PDAC de l’an dernier, nous notions qu’il était finalement temps que le secteur minier reprenne « le collier, avec une approche plus centrée sur les affaires que nous ne l’avons vu ces dernières années ». Nous avons le plaisir d’annoncer qu’à notre avis, cette tendance s’est poursuivie à de nombreux égards au colloque de la PDAC de 2019. Toutefois, bien que de nombreuses discussions aient eu lieu et que des idées et des occasions aient été prises en compte (sur les lieux, à l’extérieur ou à l’une des nombreuses réceptions), il subsiste de l’incertitude quant à la santé globale du secteur minier et à ce que le reste de l’année 2019 nous réserve.

Cependant, au colloque de la PDAC de 2019, tous les participants du secteur ont abondamment parlé des rumeurs, de la spéculation et des opinions à propos d’un certain nombre de sujets intrigants. Donc, pour résumer le colloque de la PDAC 2019, voici les sujets dont les gens ont parlé (ou ont certainement parlé...).

Le secteur aurifère et les mégafusions

L’or s’étant apprécié considérablement depuis la moitié de 2018 (bien qu’il ait perdu une partie de son lustre récemment), il est redevenu un sujet de discussion principal. Les nouvelles qui nous arrivent constamment de Barrick et de Newmont ont été un sujet de conversation omniprésent, non seulement en ce qui concerne l’opération éventuelle, mais aussi l’incidence de celle-ci sur l’opération entre Newmont et Goldcorp. On a aussi parlé de l’intégration de Barrick et de Randgold et de l’effet d’entraînement que ces opérations devraient avoir sur le reste du secteur aurifère alors que d’autres sociétés s’interrogent quant à leur position concurrentielle et que des éléments d’actif non essentiels sont cédés. Il reste à voir si ces opérations entraîneront la conclusion d’autres opérations dans le secteur (autres que le désinvestissement éventuel des éléments d’actif non essentiels des grandes sociétés aurifères) et quel sera le calendrier de ces opérations.

Nous avons également perçu une légère méfiance vis-à-vis des activités récentes des investisseurs militants dans le secteur minier canadien. L’année 2018 a été la plus active pour les investisseurs militants et, à notre avis, ce n’est pas une tendance qui disparaîtra de sitôt, en particulier du fait que le cours des actions continue de prendre du retard par rapport au prix des marchandises.

Certes, de nombreuses petites sociétés minières ont manifesté leur enthousiasme à l’égard des conversations qu’elles ont eues avec les grandes sociétés à propos d’occasions d’affaires éventuelles (gains, coentreprises, options). Les mégafusions reposent sur le fait que les grandes sociétés doivent reconstituer leurs ressources et leurs réserves après une période de sous-investissement en exploration dans tout le secteur.

Les autres marchandises? Quelles autres marchandises?

Comme nous le disions ci-dessus, l’or a certainement été le sujet du jour au colloque. Bien que le prix des autres marchandises ait généralement augmenté depuis le colloque de la PDAC de 2018, l’or a volé la vedette aux autres métaux précieux et aux métaux de base. Certains métaux de spécialité ont été fréquemment mentionnés (en particulier le vanadium, cette année), mais l’intérêt porté aux métaux qui composent les batteries (en particulier le lithium et le cobalt), que l’on a constaté en 2018, s’est estompé. Les baisses de prix et l’inquiétude concernant la capacité de mettre en valeur efficacement l’actif d’exploitation semblent avoir eu une incidence sur l’exubérance des investisseurs dans le secteur des métaux qui composent les batteries.

(Quand) les capitaux reviendront-ils?

Les petites sociétés (en particulier) étaient enthousiasmées par les futures fusions et acquisitions, mais il était clair que l’accès au capital demeurait limité. Pour la plupart des émetteurs, les marchés des actions minières sont encore très fermés et les premiers appels publics à l’épargne dans le secteur minier sont rarissimes. Étant donné le manque de financement, les émetteurs ont du mal à mettre en place des programmes d’exploration et de forage significatifs susceptibles de déboucher sur une nouvelle découverte. En effet, traduire le succès de l’exploration en ressources et en réserves de qualité reste un défi de taille pour les petites sociétés.

Les grandes sociétés financent un pourcentage important de l’exploration, soit directement, soit par l’entremise de placements stratégiques, d’alliances et de gains complémentaires avec des sociétés de petite taille, ce qui peut aggraver l’inégalité entre ces dernières. Étant donné le cours actuel des actions, de nombreuses sociétés de petite taille hésitent à vouloir émettre avec dilution, bien que le besoin de financement pour poursuivre les activités pousse un grand nombre d’entre elles à envisager toutes les options possibles. Nous avons constaté des différences d’affluence notables aux kiosques des sociétés sur le plancher de la « Bourse des investisseurs » (Investors Exchange).

Sans une augmentation marquée du financement du secteur et la réémergence d’un marché de premiers appels publics à l’épargne, nous doutons quelque peu des espoirs de croissance du secteur des petites entreprises en 2019.

Durabilité

À la suite de l’effondrement tragique d’un barrage de résidus miniers au Brésil, de nombreuses discussions ont eu lieu sur ce type de barrage, les mesures réglementaires envisageables et la caution sociale dans le secteur minier. Le secteur minier canadien est perçu comme un chef de file des pratiques minières durables dans le monde, et les travaux de l’Association minière du Canada sur la gestion durable des mines et des résidus sont considérés comme un modèle pour l’exploitation et la mise en valeur futures. Toutefois, un code d’exploitation type nécessite l’acceptation des participants du secteur d’activité et des collectivités locales pour pouvoir s’établir, et le travail du secteur dans son ensemble pour obtenir une caution sociale d’exploitation sera essentiel pour obtenir la certitude réglementaire nécessaire à la mise en valeur et à l’exploitation de projets à long terme et pour que les gouvernements et les collectivités locales soutiennent de tels projets. C’est un sujet difficile qui prendra probablement plus de temps à régler, mais c’est un sujet dont on pourrait probablement parler davantage dans le secteur minier en général et non seulement dans le contexte de la responsabilité sociale des entreprises puisqu’il touchera sans doute tous les aspects de l’exploitation des sociétés minières à l’avenir.

Résumé

Globalement, le colloque de la PDAC de 2019 a été un succès sur le plan de l’amélioration continue des perspectives et des activités. C’est donc avec un optimisme renouvelé que nous envisageons le secteur minier en Amérique du Nord. Il ne fait aucun doute que les discussions se poursuivront à propos des moyens possibles de créer de la valeur dans le secteur minier et, même si nous prévoyons certaines activités de fusion et d’acquisition en 2019, il reste à voir à quel point le marché sera actif. Certes, nous sommes moins optimistes à propos du financement et nous attendons avec impatience le jour où les capitaux reviendront dans le secteur.