Rôle accru des femmes dans la gestion des mandats de restructuration pendant la crise de COVID-19 - The Globe and Mail

Tracy Sandler, Sandra Abitan, Ad. E.

Le 31 décembre 2020

Lors d’un vidéoclavardage avec The Globe and Mail, Tracy Sandler, Sandra Abitan et Kathryn Esaw, associées d’Osler, ont expliqué que les femmes sont plus nombreuses que jamais à diriger des mandats d’insolvabilité et de restructuration très médiatisés. Lors de leur discussion avec l’auteure Christine Dobby, elles ont parlé de la représentation des femmes dans leur pratique et des interactions avec les clients pendant la pandémie de COVID-19. Tracy, associée dans le groupe Insolvabilité et restructuration d’Osler, affirme que le rôle des femmes en restructuration a changé depuis la crise financière de 2007-2008.

« En 2007-2008, les hommes dirigeaient généralement les principaux mandats. Puisque la crise financière était mondiale, les grands dossiers étaient compliqués, ils comportaient des enjeux transfrontaliers. Je pense notamment à General Motors, explique Tracy à The Globe and Mail. Oui, il y avait des femmes dans l’équipe, mais aujourd’hui, beaucoup plus de femmes dirigent vraiment les mandats. Le changement s’est effectué progressivement […] »

Sandra, qui est associée directrice du bureau de Montréal d’Osler, est du même avis.

« C’est un travail de gestion de crise qui demande énormément de temps. Lorsqu’un mandat nous est confié, nous travaillons 24 heures sur 24 avec le client alors qu’il traverse l’une des périodes les plus difficiles de sa vie, explique Sandra. Il a besoin de soutien et de conseils, alors il faut s’asseoir à la table de la salle de conférence et lui fournir des conseils stratégiques. Pendant des décennies, seuls des hommes étaient assis à cette table. Lentement mais sûrement, les choses changent. »

« C’est tellement important d’avoir un parrain. Pas un mentor, mais bien quelqu’un qui vous défendra. Tracy et moi avons toutes les deux pu compter sur des parrains exceptionnels, des hommes d’ailleurs. Ils ne voulaient pas seulement qu’on survive; ils voulaient qu’on réussisse. »

Tracy affirme également qu’il est important pour les femmes de voir d’autres femmes occuper des postes de direction.

« Il y avait peu de femmes pour nous montrer comment bien gérer une pratique et composer avec des obligations conflictuelles. Selon moi, le plus gros changement depuis 2007-2008, c’est que nous sommes plus nombreuses à démontrer qu’il est possible de mener de front cette carrière et de devenir associée, ou quel que soit votre objectif selon votre définition de la réussite.

« Fait intéressant, beaucoup de femmes qui dirigent d’importants mandats transfrontaliers participent également à la gestion de leur grand cabinet. Sandra dirige notre bureau de Montréal et je viens juste de terminer deux mandats au sein de notre comité de direction […] »

Kathryn, une associée du groupe Insolvabilité et restructuration d’Osler, partage cet avis.

« J’ai été admise au barreau en 2010, j’ai donc manqué le dernier désastre financier. Mais j’ai travaillé à la Cour supérieure de justice de l’Ontario en 2009, alors j’ai été témoin des déboires de Nortel et de Canwest et j’ai vu passer quelques dossiers vraiment intéressants, dit-elle. Il y avait des femmes qui travaillaient sur ces mandats, mais les femmes jouaient principalement le rôle d’adjointe alors que c’est un homme qui était l’avocat principal. Mais le simple fait de voir ces femmes, de voir quelqu’un qui vous ressemble qui occupe ce poste, a été bénéfique. »

Tracy a indiqué qu’au cours des premiers mois de la pandémie de COVID­19, elle avait l’impression de boire à même un boyau d’incendie au bureau, car de nombreux secteurs ont été durement touchés par la pandémie. « [...] Nous avons également passé beaucoup de temps à aider les clients peu touchés pour le moment à comprendre les répercussions futures de cette pandémie sur leur entreprise », ajoute-t-elle.

Selon Kathryn, l’avenir des dossiers d’insolvabilité et de restructuration dépend d’un certain nombre de facteurs.

« Beaucoup d’entreprises qui ont survécu aussi longtemps attendent de voir ce que leur réserve le temps des fêtes. Selon leurs résultats en cette fin d’année, elles détermineront à quoi ressemblera 2021 », déclare-t-elle à The Globe and Mail.

Si vous êtes abonné à The Globe and Mail en ligne, lisez l’article de Christine Dobby publié le 31 décembre 2020, « Women taking a greater role in handling restructuring cases amid COVID-19 crisis » [disponible en anglais seulement].