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Le Canada cherche à reprendre le contrôle de ses données face aux géants de la technologie américains. Est-ce possible? –The Globe and Mail Le Canada cherche à reprendre le contrôle de ses données face aux géants de la technologie américains. Est-ce possible? –The Globe and Mail

17 octobre 2025 3 MIN DE LECTURE
Professionnel(s) mentionné(s)
Michael Fekete

Associé, Technologie, Toronto

Dans le tumulte d’une guerre commerciale avec les États-Unis une priorité émerge pour les décideurs : la nécessité pour le Canada de développer des solutions technologiques et d’intelligence artificielle (IA) souveraines. Longtemps dépendant des entreprises de technologie étrangères, le Canada subit une pression croissante pour créer un nuage souverain afin d’assurer son autonomie et de devenir maître de ses données.

Toutefois, de nombreux facteurs doivent être pris en compte avant de déterminer si une entreprise peut fournir un tel service. Dans ce contexte, la souveraineté signifie que le Canada contrôle les puces, les centres de données, les modèles et les données qui composent son infrastructure infonuagique et d’IA. Il faut donc considérer l’emplacement et la propriété des centres de données, ainsi que l’origine du matériel informatique utilisé. Ce contrôle de bout en bout vise à prévenir toute obligation de divulguer des données de personnes canadiennes en vertu d’une ordonnance judiciaire étrangère. Cela dit, même les entreprises infonuagiques canadiennes ne sont pas nécessairement à l’abri des tribunaux américains si elles exercent des activités de part et d’autre de la frontière, comme le souligne Michael Fekete, associé au sein du groupe Technologie d’Osler, dans un récent bulletin d’actualités : La souveraineté des données au regard du CLOUD Act : retour vers le futur?

Selon Me Fekete, une souveraineté numérique totale supposerait de confier un rôle central à des entreprises canadiennes n’ayant aucune présence à l’étranger et ne disposant peut-être pas de l’expertise et de la capacité de financement requises. Il confie au Globe and Mail que « cela ne laisse rien présager de bon quant à l’accès à des technologies de pointe favorisant la productivité ». Selon lui, le développement de solutions sur mesure est complexe et coûteux, alors que les solutions commerciales disponibles sur le marché comportent moins de risques, car elles sont largement adoptées et soutenues par des investissements massifs, en plus d’offrir davantage de fonctionnalités éprouvées.

Dans sa quête de souveraineté, le gouvernement devra analyser les risques en tenant compte de l’ensemble des facteurs pertinents, notamment la sensibilité des données, la probabilité qu’elles fassent l’objet d’une ordonnance étrangère de divulgation, ainsi que les outils technologiques permettant aux utilisateurs d’assurer le contrôle de leurs données. Si les données liées à la sécurité nationale exigent des solutions « souveraines », celles moins sensibles peuvent justifier une approche différente.

Si vous avez un abonnement au Globe and Mail, vous pouvez lire l’intégralité de l’article rédigé par Joe Castaldo et Pippa Norman intitulé « Canada wants to detangle its data from U.S. tech giants. Can it be done? » (en anglais) sur le site Web du journal.

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Michael Fekete

Associé, Technologie, Toronto